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Sous la direction d’Antoine Grandjean et de Florent Guénard

Le ressentiment, passion sociale

Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2012

mercredi 13 juin 2012, Antoine Grandjean , Florent Guénard , Pascal Taranto , Patrick Lang


Le ressentiment n’a pas bonne presse : « passion irrationnelle  », « expression de l’impuissance  », « envie deÌ guiseÌ e  » – les termes ne manquent pas dans l’histoire de la penseÌ e pour disqualifier ce qui est apparu, au mieux, comme le sentiment d’un malaise, au pire comme un deÌ sir de vengeance rentreÌ e des classes populaires aÌ€ l’encontre des eÌ lites. Trois caracteÌ ristiques du ressentiment sont alors geÌ neÌ ralement mises en eÌ vidence. D’abord, on souligne que c’est une passion speÌ cifiquement moderne, qui n’est theÌ oriseÌ e qu’au xixe sieÌ€cle parce qu’elle ne prospeÌ€re pleinement que dans les socieÌ teÌ s de masse. Ensuite, on montre que c’est une tradition de penseÌ e speÌ cifique (Nietzsche puis Scheler) qui en a deÌ finitivement fixeÌ le sens, la comprenant comme l’eÌ motion des faibles incapables d’affirmer leur hostiliteÌ aÌ€ l’encontre de ceux qui les dominent. On preÌ cise enfin que le ressentiment conduit aÌ€ une subversion des valeurs morales, et qu’il giÌ‚t au creux des passions politiques d’apparence eÌ mancipatrice : la veÌ riteÌ de la volonteÌ d’eÌ galiteÌ ou de justice serait une rancune honteuse.

C’est aÌ€ montrer les limites de cette interpreÌ tation que cet ouvrage est consacreÌ . Il veut montrer que le ressentiment a une histoire, et que si l’on veut identifier la speÌ cificiteÌ de ses manifestations contemporaines, il faut les mesurer aÌ€ la manieÌ€re dont la philosophie ancienne et la penseÌ e classique ont theÌ matiseÌ les affects approchants. Il entend eÌ galement construire une critique des interpreÌ tations traditionnelles, en montrant comment celles- ci ont tendu aÌ€ simplifier la penseÌ e nietzscheÌ enne, et ce pour restituer aÌ€ cette passion son eÌ minente complexiteÌ . Il souhaite enfin organiser une analyse du dynamisme dont le ressentiment est l’expression, en mettant aÌ€ profit la richesse que signifie en la matieÌ€re une approche pluridisciplinaire. Car cette passion, loin d’eÌ‚tre seulement cette manifestation de l’impuissance aÌ€ laquelle on a voulu la reÌ duire, est reÌ action eÌ motionnelle face aÌ€ l’inacheÌ€vement de l’eÌ galiteÌ dont nos socieÌ teÌ s deÌ mocratiques sont pourtant la promesse.

Le ressentiment est creÌ ation de valeurs, attention aÌ€ la reÌ ciprociteÌ , attachement aÌ€ la justice. C’est une passion sociale qui exprime la puissance de l’affect dans la vie politique ; c’est plus encore l’une des formes, certes potentiellement pathologique, de l’eÌ leÌ ment affectif dont nos ideÌ aux de liberteÌ et d’eÌ galiteÌ ont un irreÌ ductible besoin.

Avec les contributions de Magali Bessone, MicheÌ€le Bompard-Porte, FreÌ deÌ ric Brahami, Nicolas Duvoux, Antoine Grandjean, Florent GueÌ nard, Franà§ois Jarrige, Isabelle Koch, Patrick Lang, Pascal SeÌ veÌ rac, Pascal Taranto

ReÌ sumeÌ s des contributions

Première Partie. La tradition en question

A. Grandjean (UniversiteÌ de Nantes), Nietzsche et le « geÌ nie  » du ressentiment

Alors qu’il est d’usage de reÌ duire le ressentiment tel que Nietzsche le theÌ matise aÌ€ la traduction affective d’une foncieÌ€re impuissance aÌ€ agir, on montre qu’il ouvre, selon Nietzsche meÌ‚me, aÌ€ un type de puissance effective et efficiente, et ce en vertu de sa creÌ ativiteÌ axiologique radicale, dont on analyse l’horizon politique qu’elle projette, avant de souligner le fort potentiel eÌ nergeÌ tique qu’elle receÌ€le.

P. Lang (UniversiteÌ de Nantes), La subversion des valeurs par l’ordre bourgeois. L’efficaciteÌ sociale du ressentiment selon Max Scheler

Les valeurs constituent un ordre hieÌ rarchiseÌ dont l’appreÌ hension est perturbeÌ e par le ressentiment, qui place illusoirement la valeur de l’utile au-dessus des autres. Ce « poison  » psychique, produisant les structures sociales favorables aÌ€ sa propagation, s’accumule dans les socieÌ teÌ s qui combinent l’eÌ galiteÌ des droits aÌ€ l’ineÌ galiteÌ de fait, et se trouve aÌ€ la racine de l’« esprit capitaliste  ». Toutefois, selon Scheler, le sentiment des valeurs est en premier lieu conditionneÌ par des tempeÌ raments heÌ reÌ ditaires, ce qui relativise l’efficaciteÌ sociale du ressentiment.

F. Brahami (UniversiteÌ de Franche-ComteÌ ), Haine, envie, vengeance, et tous ces mots qui composent le vrai dictionnaire des reÌ volutions

Parce qu’elle marque l’entreÌ e sur la sceÌ€ne politique du peuple reÌ el, et parce qu’elle s’est accompagneÌ e de violences que ses contemporains jugeÌ€rent inouïes, la ReÌ volution française est un lieu privileÌ gieÌ pour observer le ressentiment. Ressentiment que les adversaires, aux prises, se renvoient comme une insulte, et conçoivent comme la motivation profonde et inavouable des deÌ cisions politiques de leurs ennemis. Le ressentiment, c’est toujours celui des autres, raison pour laquelle il est si difficile de l’objectiver. L’analyse des positions de Rivarol sur le peuple en reÌ volution teÌ moigne de cette ambiguïteÌ

F. Jarrige (UniversiteÌ de Bourgogne), Ressentiment, reÌ voltes et histoire

Dans la fouleÌ e de l’inteÌ ràªt croissant pour la question des eÌ motions, les historiens ont commenceÌ aÌ€ s’emparer du terme de « ressentiment  ». Deux types de travaux recourent aÌ€ cette cateÌ gorie : l’histoire sociale des mouvements protestataires et les grandes syntheÌ€ses consacreÌ es aux ideÌ ologies modernes. Mais l’usage de cette notion reste dans l’ensemble assez flou. AÌ€ partir d’une reÌ flexion sur l’eÌ mergence du mot aÌ€ l’eÌ€re des reÌ volutions d’une part, et d’une eÌ tude de cas autour des souleÌ€vements populaires contre la meÌ canisation de l’autre, nous tenterons de discuter les usages historiens de ce concept moral. L’eÌ tude des ressentiments nous confronte en effet aÌ€ une difficulteÌ permanente de l’eÌ criture historique, celle de restituer et d’expliquer le devenir des sentiments individuels et collectifs. L’objet se deÌ robe et pour sortir des discours trop simplistes ou des postures deÌ nonciatrices, l’historien doit accumuler les indices, les signes, les traces, et recomposer les multiples fils qui relient les acteurs les uns aux autres.

Deuxième Partie. L’ancien et Le nouveau

I. Koch (Aix-Marseille UniversiteÌ ), Figures du ressentiment dans quelques anthropolo- gies anciennes : de la singulariteÌ affective du thumos aÌ€ la pathologie ordinaire de la coleÌ€re

L’analyse du concept de ressentiment part ici de la faà§on dont les philosophes de l’AntiquiteÌ ont distingueÌ , parmi les passions, celles qui releÌ€vent du thumos, ouÌ€ les affects de coleÌ€re et de ressentiment articulent le sentiment d’injustice et le deÌ sir d’eÌ galiteÌ , le meÌ pris et l’estime de soi, l’offense et la reconnaissance sociale. Cette eÌ tude explore cette articulation chez Aristote, en correÌ lation avec une certaine conception de la justice, puis sa deÌ construction dans le Stoà¯cisme, au profit d’un traitement rationnel, leÌ gislatif et « froid  » du probleÌ€me de l’injustice.

P. SeÌ verac (UniversiteÌ Paris-Est CreÌ teil), Figures du ressentiment aÌ€ l’aÌ‚ge classique (Leibniz, Pascal, Spinoza)

Au xviie sieÌ€cle, le ressentiment n’est pas toujours une passion neÌ gative : il est le retentissement en soi d’un bien ou d’un mal causeÌ s par autrui, et le retour affectif aÌ€ son eÌ gard (gratitude ou deÌ sir de vengeance). Quand il est vengeur, le ressentiment meÌ‚le blessure d’amour-propre et deÌ lectation d’imagination. Il enveloppe alors une force, politique, de destruction et de recomposition des rapports sociaux – pour le pire plutoÌ‚t que le meilleur.

P. Taranto (UniversiteÌ de Nantes), Vengeance et appel au ciel dans le jusnaturalisme reÌ volutionnaire de Locke

Le ressentiment apparaà®t chez Locke sous la double figure de la coleÌ€re qui dure et de la vengeance du peuple. Il est donc soumis aÌ€ une analyse double et divergente : d’un point de vue moral, religieux, et eÌ ducatif, la coleÌ€re est vigoureusement condamneÌ e comme exemplaire des passions pleÌ onectiques. Mais du point de vue politique, le peuple en coleÌ€re acquiert le droit leÌ gitime de se rebeller et de venger sa liberteÌ menaceÌ e. La theÌ orie politique de Locke semble ainsi exiger la notion, d’embleÌ e probleÌ matique, d’un « Peuple rationnel  », tel qu’il donne sens aÌ€ la vieille devise des Whigs, reprise de CiceÌ ron : Salus Populi suprema lex.

M. Bompard-Porte (UniversiteÌ de Bretagne Occidentale), Figures du ressentiment. Un point de vue psychanalytique

L’eÌ tymologie de « ressentiment  » et la comparaison avec l’allemand mettent au jour l’ambiguïteÌ et la richesse du terme. Elles sont mieux eÌ lucideÌ es graÌ‚ce aÌ€ trois occurrences dues aÌ€ Montaigne. On explicite alors trois modes du ressentiment, correspondant aux trois emplois de Montaigne et aÌ€ trois moments de la morphogeneÌ€se psychique : deux modes infantiles, l’un narcissique, l’autre sadique anal, et un mode adulte, rarement pris en compte, ouÌ€ le ressentiment s’aveÌ€re un partage eÌ laboreÌ entre semblables.

Troisième Partie. Le travail des institutions

F. GueÌ nard (UniversiteÌ de Nantes), Ressentiment, envie et sens de la justice (Honneth, Rawls)

Comment lutter contre les ineÌ galiteÌ s sans eÌ veiller des passions de ressentiment qui finissent par eÌ touffer toute volonteÌ de justice sociale ? Les theÌ ories post-socialistes de la justice, qu’elles visent la redistribution ou la reconnaissance, sont confronteÌ es aÌ€ une telle difficulteÌ . Elles ne parviennent cependant aÌ€ la contourner qu’en faisant du deÌ sir d’eÌ galiteÌ un ressort subordonneÌ dans les luttes politiques.

M. Bessone (UniversiteÌ Rennes 1), Ressentiment et sentiment d’injustice : quels enjeux pour la justice peÌ nale ?

Dans ce texte, on se propose de reÌ fleÌ chir aÌ€ la place du ressentiment dans nos convictions morales bien peseÌ es sur la justice peÌ nale : quel rà´le joue-t-il comme sentiment moral dans la leÌ gitimation de la justice peÌ nale comme institution et dans la justification de la distribution de peines particulieÌ€res ? Si le ressentiment est une eÌ motion fondatrice de nos attentes vis-aÌ€-vis de la justice peÌ nale, son rà´le ne peut àªtre saisi dans une approche exclusivement conseÌ quentialiste ou exclusivement reÌ tributiviste de la justice peÌ nale : le ressentiment est une source morale de la justice peÌ nale mais cette dernieÌ€re a pour essence de le transformer en indignation.

N. Duvoux (UniversiteÌ Paris Descartes), Le ressentiment, passion de l’assistance ?

Cet article montre que le ressentiment se deÌ veloppe dans un contexte social et institutionnel particulier. Le ressentiment veÌ cu par diffeÌ rentes strates de la population franà§aise est analyseÌ en relation avec les transformations reÌ centes de l’EÌ tat social. L’eÌ tude de celles-ci sert aÌ€ illustrer une dynamique plus geÌ neÌ rale de recomposition de la conflictualiteÌ sociale dans les socieÌ teÌ s contemporaines aÌ€ partir d’une analyse des affects. Il en ressort que le ressentiment a toujours partie lieÌ e avec la reÌ aliteÌ et la repreÌ sentation des rapports sociaux.




À propos de l'auteur :

Maà®tre de conférences. HDR. Philosophie morale et politique. Philosophie du XVIIIe siècle. Directeur de la rédaction de la revue La vie des idées.

Aujourd’hui : maà®tre de conférences à l’Ecole Normale Supérieure (Paris)


Courrier électronique : Florent Guénard


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À propos de l'auteur :

Professeur (Philosophie moderne et contemporaine)
Université de Lille


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À propos de l'auteur :

Directeur du département de philosophie.
Maà®tre de conférences en philosophie et musique.
Spécialités : le concept de valeur dans l’éthique, l’économie, la sociologie ; phénoménologie allemande et franà§aise ; phénoménologie de la musique.


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À propos de l'auteur :

Histoire de la philosophie anglaise (Locke, Hume, Berkeley, Toland, Collins).

Aujourd’hui : Professeur des universités (Université Aix-Marseile).


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